dimanche 16 novembre 2008

Les clés

- Bastien! T’as tes clés? - Ouais! - Pas la peine que je prenne les miennes alors? - Euh… non… bon, on va être en retard pour le film! Porte qui s’ouvre, appréciation de la température en ce soir printanier… Bastien revient dans la chambre, change vite son blouson pour un chandail plus léger, claque la porte et rejoint Manue dans la rue, direction le cinéma pour voir la dernière réalisation des frères Cohen (Burn after reading). Après quelques éclats de rire (la tête de Brad Pitt quand-même!), on revient tranquillement à la maison. À cent mètres du portail, Manue décide soudain de partir en courant : - Ça sera moi la première à la maison! (Elle s’arrête) Ah ben non, de toute façon j’ai pas les clés. Une, deux secondes s’écoulent. Les rouages se mettent en branle dans le cerveau de Bastien, les mains se portent à l’endroit où se trouvent les poches de son blouson. Où devraient se trouver les poches de son blouson. Mais le blouson en question repose sur un cintre, dans le garde-robe… - Manue… Je les ai pas non plus les clés. - Arrête, tu me le fais à chaque fois! - Non, mais là c’est vrai! - Non! - Si! - Non! Hé, t’es pas drôle! Elles sont où alors? - Dans mon blouson… que je n’ai finalement pas mis parce qu’il fait bon ce soir… j’suis trop con… Minuit, devant une porte décidément close, on se sent soudain très seul… Surtout qu’on n’a rien sur nous, à part la carte de fidélité de notre cinéma de quartier et un peu d’argent. On décide donc d’aller frapper à la porte de Virginie et Neus, qui n’habitent qu’à deux coins de rue de là, en espérant qu’elles ne soient pas encore dans les bras de Morphée. Chanceux, on trouve Virginie éveillée (et un peu effrayée par notre toc-toc discret à minuit!) et toute disposée à nous accueillir sans presque trop se moquer de Bastien… Merci les filles! Le lendemain matin, le serrurier bataille quand-même pendant plus d’une demi-heure avant de pouvoir enfin ouvrir la porte. De toute façon, ça nous aurait fait mal de lui donner son 90$ s’il avait opéré en quelques secondes! Au moins on sait que notre maison est à l’abri des voleurs…
(moment immortalisé par Virginie...)
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lundi 10 novembre 2008

Vélo, boulot, resto, dodo

La routine s’installe, non sans un certain plaisir! On a trouvé nos repères dans cette petite ville d’Adelaide, avec nos magasins et épiceries attitrés, nos restaurants et bars préférés, nos cinémas fétiches. Entre le centre-ville et les proches banlieues, il y a encore plein d’endroits à découvrir pour nous occuper pendant longtemps! En plus de nos boulots respectifs qui nous passionnent toujours, on s’est aussi trouvé quelques activités qui permettent de faire passer les semaines très, très vite. Bastien s’entraîne avec l’équipe de soccer de l’université d’Adelaide (et devrait intégrer l’équipe pour la prochaine saison qui commence en… février!), et Manue s’est prise de passion pour le scrapbooking entre deux tours à la salle de sport.
(Bastien en tenue de travail)
On aimerait bien aussi reprendre la salsa, apprendre la plongée sous-marine, dépoussiérer nos monopalmes à la piscine, etc. Ajoutez les repas entre amis, les 5 à 7, les sorties diverses et variées… Bref, on n’a pas le temps de s’ennuyer! On admet volontiers (et très égoistement) que ça fait du bien de se sentir un peu plus chez nous chaque jour ici-bas, de s’intégrer tout simplement.
(Paris et Montréal sont quand-même bien loins...)
Les mois passés à résoudre les problèmes inhérents à notre installation nous avaient un peu gâché le plaisir de la découverte, mais ce temps est maintenant bien révolu! Place au bon vieux train-train quotidien, place aux vrais tracas : comment être à la fois présent au repas de X et Y et prendre un verre avec Z ce soir? Quant aux fins de semaine, on les occupe (toujours et encore) à sillonner les environs. Notre tente n’est jamais rangée trop loin… Il y a eu aussi des petits tours dans la Fleurieu Peninsula (sud d’Adelaide) avec des amis surfeurs, un peu gâchés par une météo capricieuse mais Bastien n’en a retenu que ses premiers pas sur un longboard…
(lisez bien le nom de ce B&B à Goolwa...)
Enfin, une collègue de travail de Manue nous a promenés des Hills (la chaîne de petites montagnes plantée à l’est de la ville) jusqu’à la Murray River (encore plus à l’est). On a pu ainsi mesurer par nous même l’étendue du désastre écologique provoqué par la sécheresse qui dure depuis des années en South Australia. Tout est jaune, sec, et on n’est qu’au début du printemps! Quant à la Murray River, qui est quand même le fleuve le plus long d’Océanie, c’est difficile de ne pas s’inquiéter de le voir occuper une ridicule portion de son lit d’origine.
(Murray River)
Entre la sécheresse et la non-gestion irresponsable des localités qui bordent la Murray, il n’est pas besoin d’être écologiste pour deviner la catastrophe qui arrive au grand galop. C’est triste!
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