mercredi 25 mars 2009

The Great Ocean Road

Que faire à l’occasion du Australian Day (26 janvier) quand vous n’êtes pas australien et qu’aucun local ne vous invite à partager cette journée avec lui? Eh bien vous profitez de la fin de semaine prolongée pour aller prendre l’air et voir du pays!
Direction le sud et l’état du Victoria donc, à la découverte de quelques autres merveilles australiennes. La première étape est le parc national des Grampians, une toute petite chaîne de montagnes qui surgit de la plaine sans crier gare. L’été bat son plein, mais les forêts sont encore étrangement vertes grâce aux eucalyptus qui résistent à la sécheresse. Ça nous change du paysage que nous avons traversé pour venir jusqu’ici, un océan jaune d’herbes desséchées soumis à l’impitoyable ardeur du soleil. On ne sait pas encore que deux semaines plus tard, quelques uns des incendies terribles qui ont ravagé l’état du Victoria vont défigurer la région, emportant avec eux des milliers d’hectares de forêt et des dizaines de vies humaines.
Les Grampians cachent plusieurs balades magnifiques pour les adeptes du bush-walking que nous sommes. C’est d’ailleurs étonnant de voir à quel point une altitude de quelques centaines de mètres vous donne l’impression de dominer le monde dans ce très plat pays. Les points de vue sont à couper le souffle, la faune est toujours aussi étonnante et le soleil ne désarme pas. On essuie quand-même un bel orage nocturne, histoire de dépoussiérer tente et auto…
L’objectif de cette escapade n’était pourtant pas les Grampians, mais un petit morceau de côte tout au sud du Victoria, à l’ouest de Melbourne : la Great Ocean Road, ou en français “la route où il faut s’arrêter tous les 100 mètres tellement c’est beau”. Etant donné qu’il y a 350 km à parcourir, vous comprendrez que ça prend du temps! C’est même incroyable de pouvoir faire autant de choses en si peu de distance, on est plutôt habitué aux routes interminables et monotones depuis notre arrivée.
Au programme il y a donc eu une plage aux vagues immenses et déchainées, une vraie forêt tropicale tellement petite qu’on en a faite le tour en 30 minutes à pied,
un phare au bout du monde, et des virages, des virages et encore des virages, aux sorties desquels nous nous extasions devant le spectacle toujours renouvelé de l’océan partant à l’assaut des falaises. En passant, nous rencontrons des dizaines de koalas, que nous voyons pour la première fois dans leur habitat naturel. Rien à faire, ce sont vraiment des peluches vivantes! On est toutefois surpris par le cri des mâles, à mi-chemin entre le braiement d’un âne et le grognement d’un porc.
Evidemment, nous avons été quelque peu déçus par les Twelve Apostles (Douze Apôtres), l’attraction principale de la Great Ocean Road. Ils sont pourtant magnifiques ces immenses rochers ancrés dans l’océan, alignés fièrement, vestiges érodés de la falaise qui se dresse quelques dizaines de mètres plus loin.
Mais les touristes nous ont fait fuir assez rapidement… Peu importe, la côte est truffée de ces formations nées de l’érosion et nous nous arrêtons très souvent. Trop souvent peut-être, puisqu’un cycliste nous rejoint à chaque arrêt!
Le parcours s’achève à Cape Bridgewater, où nous pouvons observer une colonie de phoques. Sur le chemin du retour, nous faisons un crochet vers des volcans éteints (Mt Eccles et Mt Napier), dont les éruptions ont façonné cette partie de l’Australie il y a quelques milliers d’années. Nous allons aussi admirer le magnifique lac bleu niché dans le cratère du Mt Gambier (un autre volcan éteint), qui n’a rien à envier au lac Moraine dans les rocheuses canadiennes.
Pour les derniers kilomètres de ce périple éclair de 4 jours et 2000 km, nous longeons la réserve naturelle du Coorong. Lagon protégé de l’océan par des dunes, littoral vierge de tout développement touristique, immense réserve ornithologique, écosystème unique de lacs d’eau douce et d’eau salée, le tout sur une bande de 140 km de long, la réserve du Coorong est vraiment magnifique surtout à l’heure du coucher de soleil!
À notre retour à Adélaide, la guerre des visas reprend de plus belle. Il est déjà trop tard pour obtenir un visa de travail dans les temps, tout ça parce que le patron de Bastien et l’administration de l’université d’Adélaide ne sont pas très pressés pour prendre des décisions… Peu importe, malgré quelques jours de chômage technique on obtient finalement un visa de travail sponsorisé par l’université d’Adélaide… en exactement 8 jours! Rien à redire sur les services d’immigration australiens, tout se passe à merveille une fois que la tonne de documents requis est regroupée. Bon, on doit quitter le territoire en novembre pour le moment, mais renouveler le visa sera chose aisée surtout si Bastien obtient un nouveau postdoc dans la même université, ce qui n’est pas impossible. Affaire à suivre donc…
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